Intersection
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« Structure without life is dead,
but life without structure is un-seen »

John Cage

Dans une recherche permanente sur le mouvement et ses origines, Balkis Moutashar signe avec Intersection un quatuor qui ancre celui-ci dans une étude de la structure des corps.
Pour cela, elle imagine ne correspondance entre cette structure et celle du plateau de théâtre, et une pièce qui prend place sur une scène ou apparaissent différents éléments techniques : un pont, des perches ou des projecteurs, en relation avec le squelette, les articulations ou les yeux des danseurs.
Par un travail précis sur des matières de mouvement inspiré par le Body Mind Centering, la pièce propose ainsi une sorte plongée à l’intérieur du corps, mettant en lumière son ossature, ses qualités, les multiples états qui le traversent, les impulsions qui le dépassent et qui font vibrer cette structure. Une pièce de sensations et de vibrations qui parle de la mécanique du vivant, et s’adresse au corps de celui qui la regarde.

« Utiliser notre squelette pour trouver un mouvement clair, un mouvement qui s’inscrive le plus clairement possible dans l’espace, sans fioritures. Travailler avec l’image de la radiographie. Enlever des couches de muscle, de chair et d’intention : trouver un mouvement fonctionnel. Dans le même temps, utiliser la conscience des liquides qui emplissent notre corps pour chercher une sorte d’envers possible de cette clarté et de cette fonctionnalité. Un mouvement plein et bien évidemment fluide, un corps comme rempli, plus immédiatement vivant peut-être, plus imprévisible aussi. Et puis mixer ces matières brutes, chercher comment elles peuvent exister ensemble. Ensemble à plusieurs, en groupe, dans différents espaces et sur différents plans… différentes zones apparaissent sur le plateau et dessinent un paysage. Ensemble dans un même corps aussi, travaillant des dissociations, des décompositions, des demi-corps.

Le plateau est bien rempli (trois perches à équipe à main, un pont motorisé, des projecteurs baladeurs…) et les objets, dans leur matérialité, leur poids, dégagent une force qui parfois résiste aux corps. Ceux-ci lui opposent leur propre matérialité, affinant cette piste du mouvement fonctionnel et lui découvrant des déclinaisons utiles et techniques. Les corps travaillent à occuper l’espace, à l’habiter. Les objets désignent des dessus et des dessous, qui deviennent des dedans et des à travers. Des corps-objets se dessinent finalement, un « être perche » dans lequel le corps a la même valeur spatiale et même rythmique que l’objet, alors que certains d’entre eux tanguent et s’agitent tous seuls… Un certain rythme s’installe, entre inertie et emportements, qui procède par renversements permanents autant que par accumulations et cohabitations. Il accompagne les changements de focus, d’échelle, les superpositions de plans ou de corps étrangers. La vision se trouble et l’espace penche un peu, découvrant une sorte de mécanique du vivant »

Création le 17 octobre 2016 pour le festival Question de Danse, à KLAP Maison pour la danse à Marseille

 


Distribution

Chorégraphie : Balkis Moutashar
Interprétation : Yoann Boyer, Bertrand Lombard, Lisa Vilret
et Balkis Moutashar
regards extérieurs : Lulla Chourlin, Lynda Rahal
et Emilie Cornillot
Création sonore : Géraldine Foucault et Laurent Christofol
Lumières : Pascale Bongiovanni et Samuel Dosière
Scénographie : Claudine Bertomeu

 

Retours sur la création dans la revue en ligne « Ouvert aux Publics », n°2, mai-juin 2017
http://fr.calameo.com/read/005063916030bd0437546

 


Production, coproductions et soutiens

Production association Kakemono
Coproductions KLAP Maison pour la danse à Marseille, Ballet National de Marseille (dans le cadre de l’accueil studio 2016).
Soutiens Théâtres en Dracénie, Draguignan, Théâtre de Fos-sur-Mer, Régie Culturelle Scène et Cinés Ouest Provence, Compagnie Système Castafiore, Grasse

photos ©Mirabelwhite